Ma vie de Psy … Mes mots sur vos maux !

J’ai eu le désir de retranscrire ce qui se joue dans l’intimité des séances : Mettre mes mots sur des maux.  C’est ainsi que « Ma vie de Psy » a vu le jour !

Bonne lecture !

La société

« Révolte »

« Qui va nous écouter ? Qui sommes-nous pour être écouté.es ? Nous ne sommes ni célèbres , ni riches. Nous sommes les oublié.es. Seul ceux qui décident, peuvent changer les choses. Ils sont au-dessus de nous. Nous n’avons pas de droits, ni de liberté. Voter à quoi ça sert. Comment agir ? Qu’est-ce que nous pouvons construire ? Qu’est-ce que nous pouvons changer ? Notre destin est déjà défini par tous ceux qui nous regardent de haut. Manifester ? Faire une marche blanche ? noire ? casser ? Peu importe comment nous nous exprimons , nous sommes de seconde zone, des citoyen.nes parqué.es. On va toujours nous reprocher quelques choses, passifs ou actifs , rien n’est bien quand il s’agit de nous. Changer notre mentalité, notre vision du monde. Pourquoi faire ?

On nous maintient la tête sous l’eau. C’est une lutte perpétuelle pour faire valoir nos droits et avoir le droit de rêver à autres choses. Sans argent, nous ne sommes rien. Oui nous avons cassé.e, nous en avons marre qu’on nous rappelle que notre destin c’est Lidl, vendeurs, vendeuses , que nos proches malgré les x boulots ne peuvent prétendre à mieux que le bus. Vos mots blessent et font mal quand à notre âge, vous nous rappelez que notre destin est limité. C’est toujours à nous de faire des efforts. Notre seul défaut, être né.e avec les mauvaises cartes. Ça aurait pu être nous. Il a commis une erreur, est-ce qu’il méritait de perdre la vie? Est-ce que justice sera faite ? Le doute persiste! Elle n’est jamais faite pour nous. Notre liberté est conditionné et conditionnelle. Alors que la leur est sans limite. Liberté, égalité, fraternité, des mots qui sonnent faux, il tue, il devient millionnaire ! Et c’est normal ! Le respect ne t’es pas destiné quand tu es issu d’un quartier ! Ni respect, ni droit à l’erreur ! C’est réservé à l’élite. Marche droit petit mouton noir ou crève, est-ce nos nouveaux droits ! »


Un texte inspiré du stage d’art-thérapie avec les ados lié à la mort du jeune Nahel et les échanges que nous avons eu, et ce qu’ils ont osé exprimer face à ce qu’on leur renvoie au quotidien.

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Choisir et en être responsable

« Être responsable de son existence »

J’ai connu l’abandon malgré cela j’ai eu de la chance. J’ai été aimé, choyé, je n’ai manqué de rien. Je n’ai jamais vraiment eu de choix à faire, je me laissais porter, je suivais ! Et un jour, j’ai choisi, la charge a été difficile à gérer.

Donc, j’ai abandonné, j’ai échoué dans ma tentative de construire quelque chose ailleurs. Je suis revenue pensant retrouver une sérénité, de l’insouciance comme avant. C’est la maladie qui m’a rattrapé. Soutenue, choyée, j’ai pris la fuite. Face à l’amour et au soutien. J’ai survécu, mais j’étais seul, pensant pouvoir refaire surface. Le chaos du monde est arrivé, réduisant encore et encore ma vie sociale. Je suis prisonnière de ma solitude. L’échec me hante, je n’ose plus. Je ne suis plus attrayante pour l’emploi, les autres et pour moi. Je n’ai rien construit ! je suis dans le flou, « je ne sais pas », sont les mots de mes maux. Comment être actif dans cette vie que j’ai toujours survolée ? Face à l’effort, je n’ai pas de courage. Être « maître » de mon existence, je ne sais pas faire, d’ailleurs, suis-je prête à le faire ?

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L’oublie de soi

« Don de soi »

Être au service de l’autre, le meilleur Don de soi . Je le fais de manière désintéressée. Du moins, j’essaye ! Qu’il est bon d’entendre dire : « Que tu es bon.ne ! », « Merci, que ferais-je sans vous/sans toi ! », « Vous me faites du bien ! », « C’est un.e Saint.e ! ».

Je les « materne », ils me revitalisent, je me sens exister ! Être confronté.e à leur souffrance me rassure, de quoi ? Parfois sur ma condition et d’autres fois sur le fait d’être une BONNE personne car certains moments de ma vie, je n’ai pas eu leur courage. De ce fait, je tente de me rattraper à mes yeux . Je ne vois plus les heures, la fatigue, je dois être présent.e, en faire plus ! J’en oublie d’être à mon service, et en même temps, je le suis au service de l’estime de moi. Cette estime que j’ai souvent bafouée. Le courage, le dévouement que je prône, où sont-ils pour moi ? Je me cache derrière cette abnégation, celle que je vois dans le regard de l’autre, l’autre en détresse. Mon shoot le temps que ça dure. D’ailleurs, je suis perdue, mes peurs, mes angoisses ne diminuent pas. Je suis dans le flou existentiel de ma condition. Alors, je me renforce derrière ce rôle, sembler être dans l’oubli de soi pour donner l’impression de servir « plus grand que moi ». Jusqu’au jour où … Ils ne seront plus dupes ! Et moi, que vais-je devenir ?

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Les violences conjugales

« C’est la fête ! »

Là c’est un jour spécial. On va faire la fête ! Ah ! Mais c’est déjà la fête ! Oui ! La mienne régulièrement ! La suite d’une longue série en privé.
Pourtant on fait souvent la fête, en famille, entre amis, pour tout et pour rien. En privé, elles sont moins excitantes, elles n’ont pas la même saveur. ça dépend pour qui ? Puisque c’est principalement la mienne. C’est la fête dans tous les sens du terme entre les cris, les insultes, les humiliations, les rabaissements ! Et j’en passe ! Parfois en public plus subtile mais le pire est en privé. Ah!

Dans les fêtes privées : c’est toujours ma fête ! On va enfin faire la fête. J’ai dit Oui ! Oui, à un jour spécial ! Sous la pression. la leur, la sienne, et sous la mienne à cacher les fêtes privées ! Les félicitations sont de rigueur ! Buvons, mangeons, rions ! Faisons la fête, pour le meilleur et pour le pire. En attendant la prochaine, en privé ! Où se sera la mienne.

« C’est lui ! »

C’est lui ! C’est sûr . J’ai tout fait pour . Ah ! C’est lui ! J’ai tout accepté. Bon, de temps en temps, il hausse la voix. Mais, c’est lui ! J’en suis sûre ! Je vous l’accorde, de temps en temps, des objets traversent la pièce. Mais, c’est lui ! Je ne fréquente que les gens qu’il aime. Les autres ont tout compris ! D’ailleurs, je les évite, j’évite ainsi les reproches, et les regards glaçants !

Et par la même occasion les engueulades. Je vous ai dit que c’est lui ? Les crises de jalousie, les rabaissements. C’est normal, je suis une bonne à rien. On en rigole ! Les autres en rigolent ! Mais, c’est lui ! Je marque vite, je le dis souvent, je crois que tout le monde l’a bien entendu et vu ! Ils ne réagissent plus. Ah ! ces fameux meubles !
Une bonne excuse, je n’ai pas d’escaliers ! C’est lui, l’homme de la maison, le père de mes enfants. C’est un bon père ! Il ne s’en occupe jamais ! Chut ! Pas de bruits, de pleurs, les enfants. Sinon, ça va, valser ! Car même ça, je ne sais pas faire. Ah ! C’est lui ! Je me répète peut-être ! Ce n’est pas lui, d’après lui, c’est souvent de ma faute ! Que voulez-vous, c’est lui !

« Hors norme »

Notre couple est différent, « Hors norme » pour beaucoup. Chut! Je ne dois rien dire. Les éclats peuvent aller très loin. Entre nous, cela ne peut pas être de la violence, on se bagarre ! Chut ! Nous sommes « hors norme ». Nous avons la même force, en tout cas pour certains, c’est un équilibre de « genre » ? Chut ! Nous ne sommes pas dans la « norme », ça ne compte pas !

Pourtant, les schémas sont les mêmes que dans la « norme ». Chut ! Nous sommes « hors norme », nous n’avons pas de légitimité. En temps normal et même quand tout va bien. Chut ! Notre couple est « hors norme ». Nous ne pouvons pas parler de violences. Nous sommes juste toxique l’un.e pour l’autre ! Chut ! Nous sommes « hors norme ».

« Faux-semblant »

Tu pensais savoir le cacher, nous nous en doutions, nous l’avons montré, nous l’avons payé. Le lien qui nous unissait s’est rompu. Tu nous a éloigné. Nous étions trop proche de la vérité. Pour sauver ce lien, nous avons fait semblant. Et tu as continuais aussi à faire semblant. Nous le savons ! Nous savons tout, nous ne sommes pas dupes. Et toi non plus. Sous emprise, tu manipules ! NOTRE entourage, TON entourage. Cela ne te ressemble pas. Pourquoi ? Pourquoi, protéger ce secret, cette violence, est devenu ta priorité ? Au détriment de ta sécurité.

De notre lien. Nous le voyons, et nous laissons faire. Quand vas-tu songer, à mettre autant d’énergie, A VOUS protéger ? Tu préfères, monter un mur.
Un mur entre toi et nous . Et tous ceux qui le voient . Alors que tu sais, que nous savons. De ce fait, nous jouons le jeu. Alors pourquoi tant d’effort ? Effort à nous maintenir à l’écart. La vérité est là, nous la connaissons. Et tu la connais. Nous pouvons être des allié.e.s. Mais nous en sommes rendu.e.s : à être des complices ! Complices par notre silence, de ce secret, de cette violence ! De ce que tu subis ! Par les faux-semblants. Ceux qui te transforment à nos yeux. Et nous transforment aux tiens. Un jour, nous feras-tu suffisamment confiance pour:
Briser ce silence. Le nôtre, le tien, pour accepter notre soutien. Quitter ces faux-semblant et enfin, avoir le courage de dire Stop ! « 

« Adieu »

Tu nous a dit au revoir. Nous te disons adieu. Oui ça fait mal mais te voir ainsi est insupportable. Nous faisons le choix de dire adieu à tous ces faux et semblants. Cette lumière qui t’animait qui ne se reflète plus dans tes yeux. D’ailleurs tu ne regardes plus personne dans les yeux. Ce sourire qui cache bien des maux et mots.

Tu ne dis plus rien , tout reste en surface. Cette « joie de vivre » pour donner le change alors que ton corps dit l’inverse. Cette générosité qui te définit en devient un excès, une belle poudre aux yeux. Les paillettes tu en mets pleins les yeux des autres, comme dans les tiens alors qu’ils sont tellement beaux au naturel. Maintenant nous préférons te dire adieu. Adieu à tous ces faux qui deviennent anxiogènes, qui nous maintiennent en apnée. C’est ton choix , le tien , tu nous le rappelle sans cesse par ton attitude. Nous avons essayé d’accepter , impossible pour nous de prendre part à la mascarade. On nous le fait bien payer , c’est dur , c’est impossible pour nous de mettre plus de souplesse dans nos valeurs en tout cas face à ce type de situation. Peut-être qu’un jour toute cette mascarade prendra fin. Nous serons peut-être présents ou pas , seul l’avenir nous le dira. Pour le moment nous avons décidé d’arrêter de veiller une lueur d’espoir, qui nous ternit car elle brille par son absence . Adieu dans l’espoir qu’un jour … peut-être tu oseras retrouver l’estime de toi, le respect de ta personne. Que les phases de lune de miel te soient plus longues pour trouver un sens à tout cela .
Afin que cette vie te soit, nous l’espérons plus douce. Nous avons joué le jeu ! Ce qui c’est retourné contre nous. Maintenant nous l’arrêtons pour notre mieux -être. Nous disons stop aux chantages affectifs , stop à ces masques, nous disons stop à cette culpabilité de ne pouvoir agir ! Car tout dépend de toi. Nous ne donnerons plus le change. Ce n’est pas sans conséquences, et impacts nous en avons conscience.
Mais depuis trop longtemps nous portons une responsabilité qui n’est pas la nôtre pour protéger quoi ? puisqu’au final à qui a l’œil avisé voit très bien tous ces faux.
C’était notre dernière danse pour te dire adieu.

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Les relations parents-enfants

« Laissez-moi Être »

Vous avez fait vos choix, laissez-moi faire les miens. Vos codes, vos règles, me précèdent et me dépassent. Ils vous sécurisent, alors que moi, ils m’étouffent, me déchirent de l’intérieur. Je n’aspire qu’à Être, ma différence et mon originalité. L’incertitude de la Vie vous effraie, moi, elle m’inspire. Je n’ai qu’une envie l’embrasser !

Faites-moi confiance, vous avez trouvés votre chemin, je suis sur le mien. Lequel, je ne sais pas. J’ai tout à vivre et à explorer ! Vivre au rythme, de ce qui m’anime, c’est mon oxygène. Soyez mes guides ! Mes guides, sur le chemin de la confiance en MOI, en mes rêves, en mes choix, tout simplement en la Vie ! Croyez en moi, croyez en vous. Faites-moi confiance, j’y arriverais ! Car je sais que vous êtes à mes côtés.

« A cause de (eux) … »

Je n’étais pas désiré. C’est à cause de … Pas le bon sexe. Elle était trop fragile, moi sensible, c’est à cause d’elle. Il est trop stricte ! Moi, distante. C’est à cause de lui ! J’ai toujours peur de mal faire, je dois prendre sur moi. C’est à cause d’eux ! Trop autoritaire, je n’ai pas le droit de m’exprimer. C’est à cause de lui ! Ces peurs, ces angoisses, ces anxiétés. C’est à cause d’eux ! Pourtant, ils ne sont plus de ce monde. C’est à cause d’eux. Je ne suis plus un enfant, je suis adulte. J’ai ma liberté d’agir. C’est à cause de … ?

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Le harcèlement scolaire

« L’erreur »

Humilié, Non soutenu, Souffre-douleur, mes bourreaux n’ont pas été menacés. Sur le papier, ils sont les premiers de la classe. J’avais commis l’erreur, d’être moi, d’avoir parlé, De partager mon fardeau. Lequel ? Celui d’être harcelé. L’erreur, Être d’un niveau scolaire moyen. Ma parole n’a pas été entendue, elle ne valait rien, face à vous. J’étais l’erreur, celle de ne pas être à votre niveau. Devenu le problème pour les adultes.
Comme je l’étais pour mes pairs. Une triple peine. L ‘erreur, je m’en suis persuadé de l’être aussi. Et je vous ai laissé avoir ce pouvoir, qui a conditionné mon adolescence. A la souffrance physique, c’est ajoutée, celle d’exister ! Celle d’être différent ! Et l’envie de disparaître ! Vous m’avez fait du mal, au point où je m’en suis fait. Et aussi à ceux que j’aime. Mon erreur ? J’ai remplacé la colère par la violence. Et j’ai failli commettre l’irréparable ! Une erreur de plus ! Mais celle-ci a amorcé le changement. D’oser agir autrement, pour ne plus être une erreur à mes yeux. Et par ricochets pour les autres. Je suis la seule personne à pouvoir agir. A pouvoir mettre du sens, à mon cheminement, sur ma peur, ma colère, ma haine, envers moi, envers vous et ce monde ! Par ma créativité, ma noirceur se reflète. Je n’aime pas cela, mais,
Il me faut éviter l’erreur, celle de ne pas m’y confronter. J’ai encore des doutes, des craintes, des cauchemars, mais je suis un chemin. Et je ne veux pas commettre l’erreur de passer à côté de ma lumière. D’ailleurs j’en mets un peu plus. Ce chemin est long, je sors à peine de l’adolescence. Une interminable ascension, pour un début de vie d’adulte. Aujourd’hui, j’ai les cartes en main et je suis libre de choisir .

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Paroles de Mères

« Ecoute »

J’ai vu tes pas changer, J’ai alerté.
L’écoute n’était pas là. J’ai vu le changement. De rendez-vous en rendez-vous, je n’ai pas été écoutée.
Je t’ai observée, vue, entendue. Comme tu ne te plaignais pas, tu n’étais pas écoutée.
J’étais déterminée à faire entendre, TA VOIX, NOS VOIX ! Quand nous avons été enfin écoutées, et entendues, le pire nous a été annoncé pour toi. Nous ne pouvions que retarder l’inévitable, pour quelques mois à tes côtés. De ce fait, je me suis engagée, comme je le fais au quotidien soit : à écouter et faire entendre la voix, de celles et ceux qui ne le sont pas ! A écouter et faire entendre, leur souffrance et lutte.
Cette détermination qui m’anime depuis toujours, c’est elle qui m’a permis de tenir à tes côtés. Ainsi, je me suis engagée à écouter TA VOIX, la mienne, la nôtre, quitte à ne pas écouter celle des autres, puisqu’il s’agissait de nous. Ainsi, faire de ces derniers mois des instants de famille, à la fois, les plus simples et les plus beaux. Et que tu sois écoutée, entendue. Entourée d’amour jusqu’à la fin. Aujourd’hui, tu reposes en paix. Et je sais, que j’ai écouté, entendu: tes sourires, tes rires, tes larmes, tes mots et tes non-dits, pour continuer ce voyage qu’est la Vie.
Certes sans toi de chair et d’os, mais avec la volonté que ton souvenir, reste fidèle à la petite fille que tu étais. Pour toi, pour moi, ton père, tes frères, la famille et au-delà. Et ainsi continuer à être à l’écoute. Plus que jamais, de celles et ceux qu’on n’écoute pas et faire entendre leur voix !

« Pas de vagues »

« Pas de vagues , je me dois de ne pas en faire. Discrète, je dois l’être. Alors, pourquoi, te fais-tu remarquer ? Pourquoi, me mets-tu sous les feux des projecteurs ? Je ne dois pas faire de vagues, n’en fais pas. Pourtant, je veux que tu sois toi. Mais le regard des autres me pèse. Ta différence, je ne la comprends pas, elle m’empêche te dire et de me dire à toi, de nous dire. Je le savais, je n’ai pas osé, je ne devais pas faire de vagues ! Ta différence est invisible, malgré cela, elle fait des vagues. Je devrais l’expliquer, m’expliquer aux autres. Tu fais des vagues, des vagues que j’ai du mal à surmonter. Elles se font entendre avec fracas, celles qui alertent de la tempête, celles qui annoncent que je dois faire des vagues. Elles me dépassent, submergent, pourtant, je l’ai déjà traversé cette mer déchaînée, en devenant ta mère contre vent et marée ! »

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Les violences sexuelles – Inceste

Oui c’est moi

Ma vie de Psy … Texte de Brigitte

« Ce soir j’ai regardé l’émission sur la 6… Un silence si bruyant. Il n’y a pas si longtemps encore, je regardais tout ce qui passait à la télé sur l’inceste… Je lisais des livres… Je ne les cherchais pas, mais s’ils tombaient sous mes yeux il fallait absolument que je les lisent !!!!!

Chercher à comprendre… Et mon dieu que c’était douloureux !!! Mais irrépressible en même temps… Depuis l’accident…

Depuis la mort de maman et de mon petit frère (lui aussi victime du grand père) ça m’a passé… Comme un besoin de vivre… De surmonter cette douleur obsédante… Une douleur psychologique puisque plus de 40 ans se sont écoulés… Mais malgré tout une douleur physique… Celle de l’estomac qui se contracte prêt à recevoir un coup. Pas un vrai coup…

Mais celui qu’on ressent à entendre, à apprendre, à penser « c’est de ta faute »… Longtemps j’ai pleuré… Très longtemps et depuis très longtemps… J’aime la pluie depuis tellement longtemps… Depuis que petite fille, quand on était en vacances à Montargis, j’allais dans son jardin sur la balançoire…. Et je me balançais en versant mes larmes…

Là, alors que les grands parents étaient à la maison et qu’ils n’avaient pas remarqué que j’étais dehors, je pouvais pleurer très fort… Aussi fort que la pluie. Ça ne se verrait pas… Ce soir j’étais fatiguée… Mais en rentrant, en allumant la télé j’ai vu l’annonce de cette émission… J’ai mis une alarme et je suis allée me coucher… Je voulais voir…

Aujourd’hui je ne pleure plus… Mon estomac n’attend plus le coup… Je ne me sens plus coupable je crois… À la place c’est une colère immense !!!! L’émission, somme toute bien faite pour expliquer l’indicible aux personnes qui n’ont pas subi… Cette émission, comme d’autres, comme les faits divers aux informations (faits divers… Quel mot inapproprié et honteux !) m’a fait ressentir cette colère…

Elle a le mérite d’inciter à libérer la parole… À Encourager la parole et faire accepter d’écouter… Mais j’aimerais tellement, un jour, entendre une voix ferme dire « il a été condamné !!! » On en est encore très loin… Trop loin… Je me suis retrouvée quand il a été dit  » tu ne peux pas le croire.. Il est médecin.. Il est… Il est tellement gentil et aimé de tous ! » Je ne sais pas ce qu’il était.

Je savais juste qu’il avait été prisonnier pendant la guerre, donc qu’il fallait faire attention à lui il avait déjà tellement souffert… Et je savais qu’il était gentil et aimé de tous… Il m’emmenait à l’église parfois le dimanche (je ne suis pas baptisée) et le curé l’aimait bien… Les fermiers où on allait chercher le lait, juste à côté de la maison, l’aimaient bien… Pour moi, petite fille de banlieue, c’était un émerveillement cette ferme… La bouchere du village l’aimait bien… Oui… Il était gentil…. Mais il n’était pas que gentil….

Je n’ai pas honte et n’ai pas à avoir honte. Je ne cherche pas non plus à être victimisee… Mais peut être que la reconnaissance des souffrances passe par l’honnêteté de dire « oui c’est moi »…

« Coupable »

Coupable, je me suis senti.e. Coupable, de m’être laissé faire. Coupable, de n’avoir rien dit !
Coupable d’en avoir tiré avantage à certains moments . Lequel ? De faire payer mon silence. Coupable d’avoir été abusé.e, coupable d’être une victime. Pourtant je n’étais qu’un.e enfant. Je n’ai pas été protégé.e ! Je suis devenue coupable. De porter ce secret de Famille. Je n’ai pas été seul.e, il y en a eu avant et après moi. Coupable de tous vos non-dits, ceux qui se transmettent. De génération en génération ! Conscient ou pas. Coupable, de faire semblant ! Protéger l’honneur de la Famille, quelle Famille ? Faussement pieuse, je comprends votre attachement à la religion. Vous avez tellement de péchés à vous faire pardonner. Coupable, d’avoir protéger ces monstres. Les bourreaux de cette Famille par le silence. J’étais celle qui n’était pas normale, à part, différente ! Ainsi, la réputation était toujours saine et sauve en apparences pour vous. Pourtant tout le monde chuchotait, supposait, devinait, s’en doutait ! Mais, personne ne brisait ce Tabou ! Aujourd’hui, la vérité éclate au grand jour. Et j’en suis coupable. Avec vos attitudes de Drama, vous jouez les victimes. A travers mon histoire et celles des autres. A la différence de vous, je suis la victime, de vos silences, des miens et de ces actes ignobles. La personne blessée, dans sa chair, son corps, son esprit pour toujours. Celle qui doit vivre avec ces cauchemars vivants. Celle qui doit se construire avec ce passé. Et les peurs qui m’habitent depuis. Aujourd’hui, je suis coupable de briser ce cycle. Qui me permet de briser mes chaines et retirer ce bâillon invisible. Coupable, de briser ces transmissions générationnelles, que vous m’avez fait porter et que je refuse de faire porter à mes enfants. Coupable, je ne suis plus car je n’étais qu’un.e enfant. Je me suis protégée comme j’ai pu, à défaut de l’avoir été par les adultes qui m’entouraient. J’existe en tant qu’adulte et enfant que vous n’avez pas réussi, à soumettre à vos règles familiales. De mes chaines invisibles et ce poids familial, je me libère !

La vengeance est à vos portes. Je le dis bien souvent. Limitée, entravée depuis des années, je me dis souvent prête ! Ce désir m’anime, me maintient la tête hors de l’eau, tout en m’immobilisant ! Je fais du sur place ! Je suis en sommeil, je veux qu’elle remplace ma douleur, celle qui me ronge de l’intérieur ! Et elle en fait tout autant face à mes doutes. Ces traumatismes que vous avez mis sous silence, que vous m’avez demandé de taire. De faire comme si rien n’avait eu lieu ! Mon corps souillé, je ne fais que le maltraiter, jusqu’à vouloir le faire disparaître. Ce jour, où tout a basculé, où j’en ai perdu des parties de moi-même. Physiquement ! Psychiquement ! Et spirituellement. Où je suis devenue une autre, me fait vivre dans l’ombre. Parfois votre empathie, votre attention me met dans la lumière, me rassure, me valorise et à la fois me rend dépendante. Il me reste peu de temps, pour faire entendre ma voix et vous mettre sous les projecteurs. Même si je sais qu’il y a peu de chance que vous soyez reconnu.es coupables. Aujourd’hui, ma peur est ailleurs, je ne suis pas soutenue par ceux que j’aime, ils sont lasse de mes frasques. Je risque d’être seule dans cette lutte. J’ai ce besoin d’être reconnue dans ma souffrance et à la fois d’être soutenue. Je reste fragile et vulnérable malgré ma force de survie. Un dilemme s’installe en moi. Dois-je aller au bout ? Est-ce qu’en allant dans cette lutte, je vais mieux être avec moi, et accepter de prendre ma place dans mon existence ? Vais-je retrouver ma place, de femme, d’être humain, ma flamme de vie, d’être ce qui m’anime ? X questions auxquelles je ne cesse de changer les réponses par crainte de plus être entourée alors que ce cheminement m’appartient, et l’incertitude des conséquences suis-je prête à en prendre la responsabilité ?

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Paroles de femmes

« Danse »

Je danse, je danse, je danse ! Pour être Forte, pour m’affirmer, pour supporter l’insupportable, pour montrer que je suis capable. C’est mon girl power ! Je danse, je danse, je ne danse plus ! Mon art est abîmé. Abîmé par les souffrances. Abîmé par cette force qui m’use ! La girl power n’est plus. Je ne danse plus ! Mon art se meurt. Je me meurs, je suis vulnérable. Mes faiblesses sont là, elles ne me quittent plus.
Je ne danse plus ! Pourtant autour de moi , tout vibre ma douleur. Elle n’est pas isolée, elle est visible ! Je ne le vois pas car trop occupée à cacher la mienne. Dans l’isolement, je ne danse plus ! J’ai pris conscience que je suis : la danse ! La danse de ma vie, la Vie ! La danse de mes états, la danse qui me montre à l’autre. Je suis la danse. L’immensité qui m’effraie, pleine d’incertitudes, face au sentiment de néant qui m’habite. Je suis la danse, le mouvement de ma vie. Tel est mon talent ! Et je peux m’en souvenir. »

« Imposteur »

Je suis un imposteur . Pourtant, j’ai de l’expérience, je suis douée dans mon domaine. Je suis un imposteur, je travaille plus que les autres. Je suis autonome et indépendante. Et malgré tout, ce sentiment m’habite toujours. Je me fabrique un masque. Et j’augmente ma charge personnelle et professionnelle, pour montrer que j’assure. Parce que c’est ce que l’on m’a toujours dit, je dois en faire plus pour x raisons pour assurer ! Être prise au sérieux ! Quitte à être submergée par mon mental, mes émotions et les autres. Je ne sais pas dire non. Et je reproduis ce que je déteste, j’en prends conscience ! Je prône la liberté pour toute et d’oser s’exprimer. Mais je ne le fais pas pour moi et j’en dissuade parfois les autres. Car elles risqueraient de me faire de l’ombre. De l’ombre à cet égo ; Où j’ai mis du temps à y mettre de la lumière. Vive la sororité ! je cherche à éteindre celle des autres. A les mettre en doute, à les renvoyer à mes peurs et mes crainte. En dilemme avec mes valeurs quand il s’agit de ma survie, je suis prête à tout, même à être un imposteur !

« Collectif »

Des hauts, des bas, des déceptions, le flou, depuis quelques jours pourtant je suis bien ancrée. De nouveaux horizons s’offrent à moi, accepter d’être mon colibri intérieur . La différence avec une ancienne version de moi, j’aurais été remplie de colère, de doutes, de rancœurs, je m’en serais voulue d’avoir cru et fait confiance ! Car incapable de prendre ma part de responsabilité ! Du monde, je me serais coupée au lieu d’écouter ce qu’il peut m’apporter à travers l’expérience ! Porter le collectif, cette qualité s’avère être au final ma prison « dorée ». J’ai pris conscience, que j’en faisais mon allier pour m’y cacher , tenter de me rendre invisible en vain. Avant, je le refusais de peur d’être blessée. Quel être en évolution je suis, passer du rien au tout! Blessée à plusieurs reprises dans l’ouverture à celui-ci, j’ai appris à ne pas me verrouiller en fonction du sens que j’y mettais. Une première, malgré la blessure, je suis capable de porter cette énergie et faire à nouveau «confiance ». La douleur est là, j’apprends d’elle en la traversant ! De toute façon, quoi que je fasse , la vie me fait une piqûre de rappel, ose être et prendre ta place hors du collectif. Aujourd’hui, la porte du juste milieu s’entrouvre ! La vie, un apprentissage sans fin que je savoure de plus en plus, que va-t-elle m’apporter demain dans ce choix ? 

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« Au coeur de la nuit »

Mon premier texte qui a donné l’impulsion à « Ma vie de psy … »

Au cœur de la nuit, un appel à l’aide retentit. Un cri de détresse résonne, l’ombre d’une silhouette apparait. Elle tente de fuir, de fuir son cœur qui s’emballe. De fuir l’étouffement, de fuir la solitude oppressante. De fuir ses murs qui l’enferment, de fuir cette prison dorée, de fuir la sensation de mort. Dans la lueur de la nuit, un appel à l’aide fait écho. Face à la peur de mourir dans l’ignorance ! Cette silhouette respire, des battements de cœur se font entendre. Un corps se met en mouvement, dans le noir légèrement vêtu, pieds nus au contact de la Terre. Un corps (re)prend vie, dans l’ombre de la nuit , Un appel au secours, devient un appel à la vie ! 

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