« Révolte »
« Qui va nous écouter ? Qui sommes-nous pour être écouté.es ? Nous ne sommes ni célèbres , ni riches. Nous sommes les oublié.es. Seul ceux qui décident, peuvent changer les choses. Ils sont au-dessus de nous. Nous n’avons pas de droits, ni de liberté. Voter à quoi ça sert. Comment agir ? Qu’est-ce que nous pouvons construire ? Qu’est-ce que nous pouvons changer ? Notre destin est déjà défini par tous ceux qui nous regardent de haut. Manifester ? Faire une marche blanche ? noire ? casser ? Peu importe comment nous nous exprimons , nous sommes de seconde zone, des citoyen.nes parqué.es. On va toujours nous reprocher quelques choses, passifs ou actifs , rien n’est bien quand il s’agit de nous. Changer notre mentalité, notre vision du monde. Pourquoi faire ?
On nous maintient la tête sous l’eau. C’est une lutte perpétuelle pour faire valoir nos droits et avoir le droit de rêver à autres choses. Sans argent, nous ne sommes rien. Oui nous avons cassé.e, nous en avons marre qu’on nous rappelle que notre destin c’est Lidl, vendeurs, vendeuses , que nos proches malgré les x boulots ne peuvent prétendre à mieux que le bus. Vos mots blessent et font mal quand à notre âge, vous nous rappelez que notre destin est limité. C’est toujours à nous de faire des efforts. Notre seul défaut, être né.e avec les mauvaises cartes. Ça aurait pu être nous. Il a commis une erreur, est-ce qu’il méritait de perdre la vie? Est-ce que justice sera faite ? Le doute persiste! Elle n’est jamais faite pour nous. Notre liberté est conditionné et conditionnelle. Alors que la leur est sans limite. Liberté, égalité, fraternité, des mots qui sonnent faux, il tue, il devient millionnaire ! Et c’est normal ! Le respect ne t’es pas destiné quand tu es issu d’un quartier ! Ni respect, ni droit à l’erreur ! C’est réservé à l’élite. Marche droit petit mouton noir ou crève, est-ce nos nouveaux droits ! »
Un texte inspiré du stage d’art-thérapie avec les ados lié à la mort du jeune Nahel et les échanges que nous avons eu, et ce qu’ils ont osé exprimer face à ce qu’on leur renvoie au quotidien.